Pourquoi Selmer est devenu le roi du saxophone

Buescher Aristocrat « Big B » (1950) Alto

« Le triomphe français sur le sol américain »

Pourquoi Selmer a battu la concurrence des fabricants américains au siècle dernier

Aujourd'hui, si vous demandez à un saxophoniste professionnel quelle marque domine sa liste, il y a de fortes chances que vous répondiez « Selmer ». Mais cela n'a pas toujours été une évidence. Au début du XXe siècle, certains des saxophones les plus recherchés provenaient des États-Unis, fabriqués par des fabricants emblématiques comme Conn, Buescher et Martin. Alors comment la marque française Selmer a-t-elle atteint une telle domination et la maintient-elle encore aujourd'hui ?

L'essor de Selmer Paris

Henri Selmer, lui-même clarinettiste et diplômé du Conservatoire de Paris, commença à fabriquer des becs et des clarinettes en 1885. En 1922, Selmer lança son premier saxophone. La qualité fut immédiatement excellente, mais ils étaient loin d'être à la hauteur.

La situation changea rapidement en 1931 avec le lancement de la série Balanced Action. Ce modèle révolutionna la conception des saxophones : une meilleure ergonomie, une mécanique plus performante et une sonorité plus ample. Selmer commença à attirer l'attention des musiciens professionnels du monde entier.

Les géants américains : Conn, Buescher et Martin

Dans la première moitié du XXe siècle, les marques américaines dominaient le marché. La 6M « Naked Lady » de Conn était légendaire sur la scène jazz. La série True Tone de Buescher était appréciée des musiciens classiques. Quant à la Handcraft de Martin, elle était réputée pour sa sonorité robuste.

Cependant, ces marques présentaient un inconvénient majeur : elles continuaient à s'en tenir à d'anciens modèles, même lorsque les musiciens souhaitaient plus de confort de jeu, de précision d'intonation et de techniques de construction modernes.

Exemple de « Big B » de Buescher

Regardez une courte vidéo sur l'emblématique saxophone Buescher Big B ici :

La grande avancée de Selmer : Mark VI

En 1954, Selmer lança le légendaire Mark VI, qui changea tout. Le Mark VI offrait :

  • Une intonation sans précédent
  • Ergonomie fluide
  • Sonorité souple et riche qui se prête aussi bien au jazz qu'au classique
  • Et une finition élégante

Des saxophonistes comme John Coltrane, Sonny Rollins, et plus tard Michael Brecker et Kenny Garrett ont tous joué sur un Selmer Mark VI. Le son que nous associons aujourd'hui au « saxophone parfait » est celui du Selmer.

Qu'est-il arrivé aux marques américaines ?

Au moment même où Selmer construisait ses chefs-d’œuvre, les marques américaines étaient en difficulté :

  • Les usines ont fermé ou ont été rachetées
  • L'accent s'est déplacé vers les modèles étudiants
  • La qualité s'est détériorée en raison de la réduction des coûts
  • L'innovation manquait

Alors que Selmer continuait à se développer — avec le Mark VII, le Super Action 80 et le Reference 54 entre autres — les concurrents américains restaient à la traîne.

Le résultat : Selmer comme référence mondiale

À la fin du XXe siècle, Selmer était non seulement leader du marché, mais aussi une référence absolue. Aujourd'hui, la marque continue de dominer le segment professionnel, avec des modèles modernes tels que le Supreme et le Reference.

Conclusion : la finesse française l'emporte sur la nostalgie américaine

Selmer a remporté la bataille contre les marques américaines en :

  • Innovation technique
  • À l'écoute des souhaits des meilleurs musiciens
  • La qualité plutôt que la quantité
  • Et la capacité de se réinventer encore et encore

Dans un monde où la nostalgie est omniprésente chez les musiciens, Selmer a prouvé que tradition et innovation peuvent aller de pair. C'est ce qui fait d'elle, aujourd'hui encore, la marque par excellence du saxophoniste ambitieux.

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